Bien sûr, les choses ne sont pas si roses. Bien sûr, Mai 68 va venir bousculer l’existence des protagonistes. Mais pour l’heure, Jean-Louis Tripp et Aude Mermilliod posent les bases, l’instantané d’un Sud-Ouest rural dont la vie semble réglée comme du papier à musique : le rendez-vous le dimanche dans les stades, lieu de toutes les ferveurs.

Le premier se souvient de l’enfant de Verdun-sur-Garonne qu’il était. La seconde peaufine des portraits de femmes affirmant leur indépendance, dans un contexte plus prompt à la condescendance paternaliste qu’à l’expression féministe.

Haut en couleur

Puisant dans leurs souvenirs, tous deux brossent à petite touche un portrait de village haut en couleur, renvoyant en arrière-plan à l’imaginaire de « Don Camillo » et de « La Guerre des Boutons ». Des références sur lesquelles s’appuient les auteurs pour mieux mettre en avant cette jeunesse des Trente Glorieuses née l’immédiat après-guerre, qui s’émancipe, parfois dans la douleur, des diktats familiaux et du déterminisme social. Chacun des chapitres s’ouvre sur une remise en perspective historique, une postface de l’historien Sylvain Venayre fermant le ban. Tripp et Mermilliod ont confié leur texte au dessinateur Horne, qui donne naissance à leur petit monde avec douceur et empathie.

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