De quoi le loup, retrouvé dans les Yvelines, est-il mort ? Il est bien possible que cette question ne trouve qu’une réponse partielle. Mais en ce mois de juin 2025, on en sait toutefois un peu plus.
Le 10 mars 2025, la bête avait été découverte dans un ruisseau proche du petit village de La Celle-les-Bordes, dans la partie sud du département. Cette trouvaille avait déclenché toutes les alarmes officielles, de la préfecture en passant par l’Office français de la biodiversité (OFB) jusqu’au tribunal de Versailles.
À l’OFB, il avait fallu presque deux mois pour confirmer qu’il s’agissait bien d’un canis lupis. Et pour expliquer que l’animal avait parcouru des centaines de kilomètres depuis la Haute-Savoie, où son ADN avait même été isolée.
Le loup étant une espèce protégée, il était impératif de savoir comment il était passé de vie à trépas. Car si la main de l’homme avait agi volontairement, une enquête se devait d’être menée.
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Affaire classée ?
Deux nécropsies ont été réalisées. Les conclusions démontrent une absence d’empoisonnement. Elles attestent aussi que la bête aurait subi un choc important ayant entraîné des lésions internes. On pense à une voiture, à un combat avec un autre animal…
L’OFB est formel. On peut parler de mort naturelle. Affaire classée ? Pas vraiment.
Mi-juin, une nouvelle information est portée à la connaissance de la justice. Une association dédiée à la cause des animaux a décidé de réaliser une analyse plus poussée de la dépouille. Et là surprise… À la radio, des fragments métalliques sont découverts dans les chairs.
« Il semble bien que ces fragments proviennent d’une balle qui a l’a traversé de part en part. Il y aurait bien un point d’entrée et un point de sortie. Ce loup a donc bien été tué de la main de l’homme, par un tir fichant. C’est-à-dire que la personne était en hauteur par rapport à lui. »
Cette révélation change donc la donne. L’enquête qui allait être reléguée aux oubliettes devrait donc être rouverte. Une expertise balistique devrait même être menée pour tenter de déterminer quelle munition et quelle arme ont été utilisées. Avec l’espoir secret de retrouver le tireur qui, dans le cas présent, pourrait être poursuivi pour destruction d’une espèce protégée. L’idéal serait même de mettre la main sur l’ogive. Une mission presque impossible dans la mesure où on ne sait pas précisément où l’animal a été tiré. Blessé, il a pu parcourir un peu de distance. De plus, la zone étant fréquemment chassée, de nombreuses balles peuvent y être découvertes. Trouver la bonne relève de la gageure.
Contacté à ce sujet, le parquet de Versailles a confirmé la réalisation de ces expertises et, pour le moment, l’absence de classement du dossier.
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Des questions
Tout cela risque bien d’alimenter encore un peu plus les discussions. Car, selon nos informations, il n’est pas rare que la gendarmerie reçoive des appels de personnes soucieuses de savoir où en est l’enquête.
Et la situation n’est pas sans soulever des interrogations. Comment l’OFB est passé à côté de ces fragments métalliques ? Et surtout qui a tiré ? Un chasseur ? Un braconnier ? Un anti-loup ?
La préfecture n’est pas très bavarde
Du côté de la préfecture des Yvelines, ce loup ne fait pas l’objet d’une communication outrancière. Sollicité pour faire le point, le représentant de l’État a répondu par le biais de son service de communication.
« À ce jour, aucune autre trace de loup n’a été détectée dans le département. L’OFB a mobilisé ses moyens de surveillance, notamment pour assurer un suivi localisé dans la zone de découverte. »
Sans en détailler ni les moyens ni les effectifs. Ni si des mesures particulières de protection des populations ou des éleveurs avaient été engagées. « Car c’est certain. Si un loup est venu, d’autres viendront », confie une de nos sources, suivant le dossier de très près.
Ce même service de la communication a précisé à 78actu : « À ce stade, le préfet ne souhaite pas s’exprimer davantage sur ce sujet. »
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