Après les obsèques de Philippine Le Noir de Carlan, l’étudiante retrouvée morte dans le bois de Boulogne il y a une semaine, l’enquête va se poursuivre, bien que l’extradition du principal suspect, toujours en Suisse, puisse prendre un peu de temps.
L’essentiel
- Il y a une semaine, jour pour jour, la jeune Philippine Le Noir de Carlan, étudiante de 19 ans à Paris-Dauphine, disparaissait à proximité de son université, avant d’être retrouvée morte le lendemain dans le bois de Boulogne. Une enquête pour viol et homicide a depuis été ouverte.
- Ce vendredi 27 septembre, près de 3 000 personnes ont assisté à ses obsèques organisées à la cathédrale Saint-Louis, à Versailles. Depuis une semaine, l’affaire Philippine suscite un vif émoi à travers le pays. Le profil du principal suspect n’est pas étranger à cela.
- Arrêté en Suisse mardi soir, alors qu’il tentait vraisemblablement de fuir l’Hexagone, Taha O., 22 ans, est un jeune marocain visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) après avoir été condamné une première fois à la prison ferme dans une affaire de viol similaire. Selon le ministère de l’Intérieur, dont RTL relaie les propos, à l’issue de sa peine, il aurait été remis en liberté le 3 septembre, faute de laissez-passer délivré à temps pour permettre son expulsion vers le Maroc. Un point qui ne manque pas d’indigner une partie de l’opinion publique.
- Toujours en Suisse, le suspect pourrait par ailleurs refuser d’être extradé vers la France, ce qui pourrait allonger la procédure de son rapatriement et ralentir l’enquête. Si son extradition semble quasi-assurée, elle pourrait n’avoir lieu, dans le pire des cas, que dans plusieurs mois.
En direct
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23:17 – Quand les enquêteurs pourront-ils interroger Taha O., le principal suspect dans l’affaire Philippine ?
FIN DU DIRECT – Arrêté en Suisse, le suspect n’a pas encore pu être remis aux autorités françaises qui doivent suivre toute une procédure pour pouvoir le récupérer. Procédure dont le temps dépend en partie du suspect lui-même. En effet, Taha O. a la possibilité de refuser son extradition vers la France, ce qui conduirait la Suisse à devoir mener une enquête pour déterminer si, oui ou non, elle peut elle-même autoriser l’extradition. Une seconde procédure donc, qui pourrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois durant lesquels le suspect resterait en Suisse.
21:13 – « Toi cœur blanc, moi cœur noir » : nouvelles révélations sur la précédente affaire de viol impliquant Taha O.
Ce vendredi soir, Le Parisien livre de nouveaux détails concernant la première affaire de viol impliquant le principal suspect dans l’affaire Philippine Le Noir de Carlan. Évoquant une agression survenue, déjà à l’époque, en pleine forêt, et d’une durée d’environ 90 minutes, le quotidien souligne le sang-froid dont avait fait preuve la victime, une étudiante en communication âgée d’une vingtaine d’années. La jeune femme était notamment parvenue à instaurer un dialogue avec son agresseur. « J’ai eu peur pour ma vie. […] Mais sur la fin, j’ai senti qu’il était moins violent et j’ai parlé avec lui pour le calmer », expliquait-elle, peu après les faits, aux enquêteurs. Après le viol, elle aurait notamment feint un rapprochement avec le jeune marocain, allant jusqu’à l’enlacer. « Je sens que c’est ce dont tu as besoin », lui aurait-elle glissé, avant de marcher un peu avec lui. La jeune femme aurait alors notifié à son agresseur que « ce n'[était] pas bien » ce qu’il venait de faire. Taha O. aurait alors répondu : « Toi cœur blanc, moi cœur noir. » Lors de ce rapprochement, l’étudiante aurait fini par laisser son numéro au jeune homme. C’est grâce aux appels de Taha O. et à l’envoi d’une photo de lui à sa victime que les policiers ont fini par retrouver sa trace.
19:12 – « Nous ne voulons pas que le mal ait le dernier mot » : les paroles poignantes de l’abbé Grosjean
Lors des obsèques de Philippine ce vendredi, l’abbé Grosjean a invité chacun à « pleurer, prier et agir ». « Nous ne voulons pas que le Mal ait le dernier mot. […] Nous voulons opposer au Mal, à sa violence et à sa laideur, la force de notre amour, de notre espérance, de notre foi et la beauté de notre unité », a-t-il déclaré.
18:15 – L’extrême droite appelle à manifester
Des groupuscules d’extrême droite appellent à manifester ce weekend dans plusieurs villes de France. Le but annoncé est de rendre hommage à la jeune femme, mais cette initiative est vivement critiquée. Pour certains, il s’agit d’une récupération politique. Le groupuscule « Némésis « , qui se dit féministe, est à l’origine de cet appel, avec des anciens membres de « Génération identitaire », un mouvement dissous en 2021 pour cause de racisme et de violence, ainsi que « génération Zemmour », le mouvement des jeunes soutiens de l’ex-candidat à la présidentielle. Sur les réseaux sociaux, des militants appellent à la « vengeance » de la jeune femme, dont le meurtrier présumé est un ressortissant marocain visé par une OQTF et déjà condamné pour viol.
18:02 – Philippine avait fait sa confirmation dans la cathédrale de Versailles
Si la famille de Philippine a choisi de faire les obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Versailles, et non à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), où vit la famille, c’est parce que la jeune femme a fait sa confirmation. Il s’agit d’un rite de passage dans la communauté catholique, qui fait partie des 7 sacrements. Philippine sera inhumée proche de sa famille, à Montigny-le-Bretonneux.
17:47 – Les mots de l’abbé Pierre-Hervé Grosjean
L’abbé qui a célébré la messe des obsèques de Philippine s’est exprimé sur la violence du meurtre de la jeune femme. « Devant le mystère du mal, devant l’injustice insupportable et la violence qui s’est déchaînée, nous sommes sidérés, comme écrasés. Bien sûr, la justice des hommes sera nécessaire. Son temps viendra. Mais aujourd’hui, nous avons besoin de pleurer, de partager et de déposer ensemble notre douleur, notre colère, notre incompréhension », a-t-il dit. Un discours émouvant et rempli de foi : « Nous te reverrons Philippine, cette espérance n’empêche pas nos larmes, mais elle les éclaire (…) Veille sur notre espérance, qu’elle nous éclaire dans cette obscurité. Voilà ta mission désormais Philippine. »
17:15 – 2 800 personnes présentes à la cérémonie
La cathédrale de Versailles était remplie pour les obsèques de Philippine. Venus rendre hommage à la jeune femme, certains ont même passé la cérémonie à l’extérieur de l’édifice religieux. Selon une source policière au Parisien, 2 800 personnes auraient été présentes. La messe a été célébrée par l’abbé Pierre-Hervé Grosjean, curé de la paroisse de Montigny-Voisins, dont Philippine était fidèle.
16:58 – La famille va refuser l’aide financière de la région
Au lendemain de l’annonce de Valérie Pécresse indiquant que la région Île-de-France financerait les frais de justice de la famille de Philippine, cette décision ne prendra finalement pas effet. « La famille nous a recontactés hier pour dire que la cagnotte [lancée en amont par des proches de la jeune femme] attendra un niveau suffisant pour tout couvrir, et n’aura pas besoin de l’aide proposée » a expliqué la collectivité à Libération. La cagnotte en question avait été mise en ligne quelques jours plus tôt pour couvrir les frais d’obsèques et de justice de la famille de Philippine et rencontre depuis un vrai succès. En moins d’une heure, elle comptait déjà plus d’une centaine de participants, et ce vendredi ils sont près de 3500 à y avoir participé. En plus des dons, les messages de soutien se sont multipliés sur la page de la cagnotte.
16:24 – Le syndicat de la magistrature s’insurge contre « les détournements politiques » après la mort de Philippine
Ce jeudi, le syndicat de la magistrature a publié un communiqué sur X dans lequel il dénonce « l’hyperfocalisation des médias sur un fait criminel visant une femme, révoltant et d’une gravité exceptionnelle, les détournements politiques, l’activation d’une rhétorique xénophobe et les classiques procès de laxisme de la justice » depuis l’arrestation du meurtrier présumé de Philippine. Le syndicat souligne aussi les propos du ministre de l’Intérieur, ce dernier avait dénoncé l’existence d’un « véritable droit à l’inexécution des peines ».
[Affaire Philippine]
Plutôt que de penser lutte contre les violences sexistes et sexuelles et prévention de la récidive, le débat public bascule dans la vendetta et la surenchère xénophobe.
Notre communiqué de presse : pic.twitter.com/sHnxBJ13Nq
— SMagistrature (@SMagistrature) September 26, 2024
15:45 – Les mots du père et du fiancé de Philippine
Soutenu par près de 2000 personnes présentes à l’intérieur et à l’extérieur de la cathédrale de Versailles pour rendre un dernier hommage à l’étudiante assassinée la semaine dernière, le père de Philippine a pris la parole. »Normalement, j’aurais dû lire ce discours pour ton mariage avec Thibault », a-t-il dit très ému. « Si tu pouvais prendre le micro, tu me dirais que ma cravate n’est pas droite » a ensuite ajouté le fiancé de la jeune femme.
14:51 – Plusieurs élus sont présents aux obsèques de l’étudiante
Valérie Pécresse avait annoncé plus tôt dans la semaine qu’elle assisterait aux funérailles de Philippine Le Noir de Carlan et devant la cathédrale Saint Louis de Versailles, la présidente de la région Île-de-France a été rejoint par plusieurs autres élus. Le député Renaissance Karl Olive, ainsi que les sénateurs Les Républicains Francis Szpiner et Gérard Larcher sont, en effet, présents ce vendredi après-midi aux côtés d’une importante foule venue rendre hommage à la jeune femme.
13:02 – Les obsèques de Philippine sur le point de commencer
Les obsèques de Philippine sont sur le point de commencer. La cérémonie doit durer autour de 2h30 et pourrait se tenir devant 1 500 personnes. La foule est déjà nombreuses devant la cathédrale Saint-Louis à Versailles comme le montrent les images des médias sur place.
12:30 – « Ce serait moins grave si elle avait été tuée par un Français ? » questionne Nathalie Arthaud
La porte-parole de Lutte ouvrière était l’invitée de Sud Radio ce vendredi matin. Comme de nombreuses organisations féministes et des personnalités de gauche, la triple candidate aux élections présidentielles se questionne sur la récupération politique et idéologique orchestrée par l’extrême droite, de la mort de l’étudiante. « Ça serait moins grave si elle avait été tuée par un Français ? […] Cet acte est terrible, abominable, dramatique. Mais le problème n’est pas que le meurtrier soit un migrant ou un Marocain. Le problème, c’est le meurtre », a-t-elle déclaré. Dans le viseur de Nathalie Arthaud, une affiche qui circule depuis plusieurs jours sur laquelle est inscrit « Philippine, 19 ans, tuée par un migrant ».
12:07 – 1500 personnes attendues aux obsèques de Philippine
C’est dans la cathédrale Saint-Louis de Versailles que se dérouleront les obsèques de Philippine Le Noir de Carlan, cet après-midi. En plus de la famille et des amis de l’étudiante assassinée en fin de semaine dernière, une foule est attendue dans l’édifice qui peut accueillir jusqu’à 1500 personnes. Par ailleurs, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, avait annoncé, jeudi, sa présence aux obsèques de la jeune femme, ajoutant que la région prendrait en charge les frais de justice de la famille.
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En savoir plus
Une mort par asphyxie et des zones d’ombre
Le corps de l’étudiante en 3e année de licence économie et ingénierie financières à l’Université Paris Dauphine a été découvert à moitié enterré non loin de la cantine de l’université, où elle avait été aperçue une dernière fois à 14 heures le 20 septembre. Le Parisien a révélé que les médecins légistes chargés de l’autopsie avaient conclu dimanche à une mort par asphyxie.
Pour autant, les circonstances exactes de la mort de Philippine et le mode opératoire de son potentiel assassin restent encore à éclaircir. Car si la strangulation est la première idée qui vient à l’esprit lorsque l’on parle de décès par asphyxie, les médecins légistes seraient formels : Philippine n’aurait pas été étranglée. L’absence de trace de serrage tendrait même à écarter cette hypothèse, relève Le Parisien, qui affirme par ailleurs que les rumeurs selon lesquelles Philippine aurait été victime de coups seraient fausses.
Pour expliquer l’asphyxie, une source du quotidien de la capitale évoque « une compression », sans que davantage de détails ne soient livrés pour l’heure. Les « autres examens et expertises » à mener, évoqués dès dimanche soir par le parquet de Paris, pourraient être expliqués par ce manque de clarté de la situation. Mais un expert balaie d’emblée que tout ne pourra pas être déterminé par les médecins légistes et qu’il faudra attendre les résultats du travail d’enquête pour en savoir plus.
Le corps de Philippine retrouvé en partie enterré
Vendredi après-midi, l’étudiante avait quitté l’Université vers 14 heures, après avoir déjeuné au Crous. Elle devait se rendre chez ses parents dans les Yvelines, à Montigny-le-Bretonneux. C’est la dernière fois qu’elle a été aperçue. Constatant que leur fille n’arrivait pas, ses parents avaient tenté de l’appeler, sans réussite. La sœur de la jeune femme avait été la première à donner l’alerte, le soir même, sur les coups de 23 heures en se rendant au commissariat du 16e arrondissement de la capitale. Une procédure pour disparition inquiétante avait alors été ouverte.
L’inquiétude était rapidement montée chez ses proches. Philippine n’avait pas pour habitude de rester injoignable très longtemps. Son téléphone a borné pour la dernière fois au bois de Boulogne. Une battue a alors été organisée samedi pour tenter de retrouver la jeune femme disparue. Près de cinquante personnes ont prêté main-forte à la famille en se rendant sur place. Son téléphone a d’abord été retrouvé, avant la découverte du corps, « à environ 20 mètres du lieu de découverte de l’appareil, derrière un monticule », précise Le Parisien.
À 16h50, le corps de Philippine a été découvert, en partie enterré, près d’un chemin de randonnée. « La victime a été formellement identifiée tard dans la soirée », ce dimanche, a confirmé le parquet de Paris auprès du Parisien, notamment grâce à la chaîne autour de son cou et les vêtements qu’elle portait. Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire et confiée à la brigade criminelle.
Un homme avec une pioche aperçu par des témoins
Désormais, une interrogation doit être levée : que faisait Philippine Le Noir de Carlan à l’arrière de son Université alors qu’elle était censée se rendre chez ses parents dans les Yvelines ? En effet, la station de RER de la ligne C, que l’étudiante était censée emprunter, se trouve « de l’autre côté », explique Le Parisien. « Il pouvait lui arriver d’aller marcher un peu là-bas [au bois de Boulogne ndlr.], juste pour prendre l’air, pour s’aérer », affirmait mardi une connaissance de la famille au quotidien.
Selon les informations du Figaro, des témoins auraient aperçu un homme avec un masque chirurgical et portant une pioche se diriger vers le lac du bois de Boulogne. L’individu, « brun d’environ 1m80 », a-t-il constitué un début de piste pour les enquêteurs ? La géolocalisation du téléphone de Philippine aurait en tout cas orienté les recherches des enquêteurs, selon des proches de l’enquête auprès de la chaîne d’information en continu. En parallèle, les auditions se poursuivaient ces derniers jours, et les proches qui ont participé aux recherches le samedi devaient notamment être entendus dans les locaux de la brigade criminelle.
Choc et incompréhension dans l’entourage de Philippine
Lundi, une minute de silence pour rendre hommage à Philippine a été organisée dans le hall d’accueil de la fac, l’occasion pour ceux qui l’ont côtoyée de se remémorer la personne qu’elle était. C’était « une fille très intelligente, bienveillante, très solidaire avec ses camarades et surtout pleine de vie », a témoigné auprès du Parisien une ancienne professeure de la jeune femme. « Elle était brillante et très travailleuse. C’était une tête de classe. Je me disais souvent qu’elle aurait sûrement accès à de meilleurs masters que moi », confie au Figaro une étudiante. Et une autre camarade de renchérir : « C’était une très bonne élève qui aimait beaucoup lire. Elle était profondément gentille. Elle était douce et très discrète. Ce n’était pas quelqu’un d’extravagant. Elle passait du temps avec sa famille dès qu’elle le pouvait. »
Alors qu’une veillée de prière s’est organisée dimanche soir dans l’église Saint-Pierre-du-Lac, que fréquentaient la victime et sa famille, un encadrant de Philippine chez les scouts s’est également souvenu d’elle dans les colonnes du Figaro. « Elle est très active, très gentille et très proactive. Elle était toujours partante et disponible s’il y avait besoin de faire quoi que ce soit ou pour motiver les autres », s’est-il rappelé.
Ce lundi, à l’université, l’insécurité dans le bois de Boulogne voisin était sans surprise sur toutes les lèvres, mais ceux qui ont connu Philippine s’interrogeaient avant tout sur qui aurait bien pu lui en vouloir. « Elle était très bosseuse, vraiment gentille, un peu timide et réservée. Je ne sais pas qui aurait pu vouloir lui faire du mal », s’est confiée au Figaro une camarade de classe. « Je ne la connaissais que de vue, mais c’était une fille très gentille qui ne semblait pas avoir de problème », a également remarqué auprès du Parisien une connaissance.
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