Tant que la chaleur est là, la moissonneuse-batteuse ne s’arrête pas dans le sud des Yvelines, à Saint-Martin-de-Béthencourt. « Jusqu’à 22 h souvent, mais demain, il va pleuvoir, tout va s’arrêter », constate Amaury Babault, qui scrute en cette fin juillet, les prévisions météo sur sa montre. « Parfois, à cause de l’humidité que gardent les sols, on ne peut pas commencer à moissonner avant 15 h, ces jours-ci ».
La pluie sur la plaine de la région de Rambouillet, comme dans les autres champs des Yvelines a perturbé les moissons 2024 qui ne s’annoncent pas bonnes, ici aussi, entre Rambouillet et l’Eure-et-Loir.
« On croit qu’il y a du grain, il n’y a pas de grain… Il manque des grains ! »
Une année avec 30 % de perte
Hectare après hectare, la tendance se confirme dans toutes les terres céréalières du sud des Yvelines.
« Nous utilisons une moissonneuse en commun sur quatre exploitations soit 450ha. Chacun constate une baisse des rendements : 50 % en moins pour l’orge d’hiver et environ 30 % pour le blé pour le moment. Le trop-plein d’eau a fait que le grain n’a pas pu se remplir en juin et la plante a pris du retard », évalue Amaury Babault.
2024 s’annonce être une mauvaise année, mais ne sera pas la pire qui fut celle de 2016.
« À l’époque, il y avait eu un coup de chaud en juin qui avait touché la récolte. Là, en juin 2024, le grain a quand même pu se former… On limite la casse », analyse-t-il.
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« Beaucoup de mauvaises herbes »
Le grain est bien là, mais moins nombreux, plus petit.
La pluie constante a apporté des mauvaises herbes. « J’ai jamais vu autant de matricaires. Lors du tri, que je préfère faire avant d’aller à la coopérative, il y a beaucoup de chardons, de paille et de ray-grass », observe Amaury.
Car ces mauvaises herbes, favorisées par l’importante humidité, concurrencent directement le blé, l’orge et le colza. Alors le céréalier les trie minutieusement avant de les déposer pour ne pas perdre lors de la mesure du PS (poids spécifique et la teneur en protéines qui vont déterminer la qualité de la céréale).
Sur l’exploitation conventionnelle, les rendements sont bas : de 50 à 65 quintaux/ha contre 80 à 90 quintaux lors d’une bonne année.
Dans ses parcelles qui sont en bio, Amaury Babault est encore plus confronté au phénomène des mauvaises herbes.
« On n’a pas arrêté de désherber et les grains se sont moins bien remplis. Habituellement, c’est 50 quintaux/ha, cette année, c’est 30 à 35 quintaux/ha en bio. »
Le blé sera ensuite vendu en fonction des cours mondiaux. « Pour le moment, les prix ne sont pas là : 219 € la tonne, donc 200 € au final contre 269 €, il y a 4 mois », consulte le céréalier avant de déposer les grains à Orsonville ou Garancières-en-Beauce, les silos spécialisés dans la récolte du bio.
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« Je vais essayer le colza bio »
Après les blés tendres (pour le pain), Amaury Babault garde espoir pour les orges de printemps, la féverole bio et le blé dur (pour les pâtes) qu’il récoltera dans un second temps.
Mais, toujours optimiste, il croit en l’avenir : « Je vais essayer le colza bio cet été ! Et puis, on dit qu’après une mauvaise année vient une bonne car les sols ont des reliquats d’azote ».
Bref, un sol amélioré. « Du moins, c’est ce qu’on dit, car aucune saison ne se ressemble. Malgré tout, c’est un beau métier. Contribuer à nourrir les gens, on se sent utiles ! » conclut-il.
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