À 25 ans, Mathilde Gros participe déjà à ses deuxièmes JO. La spécialiste du cyclisme sur piste s’alignera au vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines dès le 5 août pour les épreuves par équipe.

Elle pourra compter sur ses plus grands supporters – ses parents Maurice et Séverine – qui comptent bien fait le déplacement, comme à chacune de ses compétitions. Quelques jours avant le début des Jeux de Paris, ceux-ci se confient à Marie Claire.

Suivre tous ses déplacements depuis 10 ans

« Mathilde a passé une semaine chez nous, dans le sud, mi-juillet. Ça lui a permis de s’isoler, de prendre des forces, tout en continuant de s’entraîner, avant de rejoindre la région parisienne et le village olympique. On l’a sentie très sereine, et ça rassure, car la pression va aller crescendo. 

Depuis ses débuts, il y a dix ans, on se déplace souvent sur ses compétitions, à sa demande, en Europe, où les Mondiaux ont eu lieu ces dix dernières années. Avec nous, il y a son frère, sa sœur, et même ses grands-parents. Cette fois, on a réservé un logement proche du Vélodrome National de Saint-Quentin en Yvelines et c’est ce qu’on fait à chaque compétition. Ça évite de faire une heure de route, notamment parce qu’après une journée d’entraînement, un pistard doit s’allonger.

Pour Tokyo, au départ, on avait aussi fait traduire notre permis. Il y a aussi la logistique des billets : en élite, c’est un sacré budget ! 

Les Jeux comme objectif 

Cela dit, notre présence est importante, surtout que ça n’a pas été facile, pour Mathilde.

Sa première « religion », toute petite, c’était le basket. Elle avait quitté le foyer a 13 ans, pour intégrer le CREPS, à Aix. Il y a eu les sélections jeunes, ses premiers titres… Et puis, la fédération française de cyclisme a compris qu’elle avait des jambes puissantes. Alors, ils l’ont invitée à Saint-Quentin-en-Yvelines. Pendant une semaine, avec nous à ses côtés, elle a suivi des tests, elle a visité l’INSEP… Ils ont bien fait les choses.

Et puis, on lui a proposé de l’accompagner vers les Jeux de Tokyo… Ça l’a vite convaincue. 

Une détermination puissante 

Après dix ans à se former, le fait de tout changer pour un sport qu’elle ne connaît pas… Elle est arrivée à Paris, à l’INSEP, dans une discipline où les autres jeunes performant depuis des années. Lors de ses premières compétitions, elle n’avait aucun plaisir, et nous, à distance, on n’était pas sereins. Et puis le cyclisme est assez individuel, alors qu’elle a un tempérament collectif, donc elle s’est fait un peu violence. Mais en fait, elle a une détermination, une envie de Jeux… C’est inimaginable. Ça l’a boostée. 

Chaque victoire nous file une joie intense, mais on doit aussi encaisser chaque défaite. 

Au fil des ans, notre rôle a pris de l’ampleur. Parce qu’entre les deux entraînements quotidiens, les régimes alimentaires, le fait de ne pas pouvoir marcher… Elle a besoin de ce lien avec sa famille. Avec sa sœur Mylène, qui fait de l’équitation et son frère, Clément, décathlète, ils vont voir les compétitions des uns et des autres. En tant que parents, on vit aussi sa carrière par procuration.

Chaque victoire nous file une joie intense, mais on doit aussi encaisser chaque défaite.  

Du coup, notre présence lui permet d’évacuer le stress. On essaye de lui amener de l’oxygène, de dédramatiser, de lui éviter toute contrariété, et ça fonctionne. Après nos journées de boulot, c’est notre deuxième job. Sa préparatrice mentale nous a aussi guidés pour qu’on ait un comportement rassurant avec elle. En compétition, on va lui parler de notre logement, des visites qu’on fait… À Paris, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Elle est chez elle, sur sa piste, avec ses proches, et elle est préparée.

Pour le reste, ce sont les Dieux du sport qui décident. 

Mathilde Gros, fiche technique 

• Discipline : cyclisme sur piste 
• Age : 25 ans 
• Nombre de participations aux Jeux olympiques : deuxième participation 
• Titres et médailles olympiques : championne du monde de vitesse individuelle en 2022 
• Début de la compétition : 5 août 2024