ÉCHAPPÉES FRANCILIENNES (8/10) – Pendant les JO, Paris s’anime. Trop ? Le Figaro Voyage déclare sa flamme à l’Île-de-France. À moins d’une heure de transport par le rail, découverte de trésors insoupçonnés. Au sud des Yvelines vibrant au rythme des épreuves, cette destination ouvre des parenthèses enchanteresses.
Injustement délaissée au profit de sa capitale rayonnante, l’Île-de-France a plus d’un tour touristique dans son sac. Région verte et propice à l’écotourisme, au patrimoine naturel et culturel méconnu, remarquablement desservie par les transports en commun, elle peut s’avérer une échappatoire bienvenue, pour la journée ou le week-end, au tumulte des JO parisiens. Aujourd’hui, cap sur Rambouillet, accolé au Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse.
À découvrir
La Chaumière aux coquillages
Soudain, au détour d’un petit pont qui enjambe un ruisseau où batifolent des canards colvert, cachée derrière des arbres, une maisonnette apparaît. Rustique avec son toit de chaume, sa façade d’où émergent des fémurs de bœufs intrigue. Issus d’une tradition bretonne, ces os blanchis par le soleil avaient pour fonction de drainer l’humidité des murs et pouvaient aussi servir de support à des plantes grimpantes. Semblant en garder l’entrée, quelques oies blanches de Touraine fixent de leur iris bleuté les visiteurs qui s’approchent de cette «folie», cette «fabrique» comme étaient appelés au XVIIIe siècle ces décors exotiques et champêtres à vocation ornementale s’intégrant dans une composition paysagère.
Délaissant les trop familières et un tantinet envahissantes oies blanches, nous pénétrons avec curiosité dans la fabrique. Ronde, avec une coupole, la pièce principale étincelle de l’éclat de milliers de coquillages qui la tapissent des murs au plafond. L’extérieur ne laissait rien présager d’une telle merveille. Moules d’eau douce de Nogent-sur-Marne, coquilles Saint-Jacques, turritelles, ormeaux, bigorneaux, coques, palourdes en provenance d’Eu et de Dieppe, strombes des Antilles dessinent huit pilastres à chapiteaux ioniques encadrant quatre niches et reproduisent volutes, vases et guirlandes de fleurs. Un décor époustouflant qui avait nécessité plus d’une année de travail (1779-1780), chaque coquillage étant percé avec une pointe chauffée à blanc, imprimé dans l’enduit frais puis cloué.
Petit-fils de Louis XIV, le duc de Penthièvre avait imaginé cette folie pour que sa belle-fille, Madame de Lamballe, devenue veuve à 18 ans, s’y réfugie. Comme le visage de la jeune femme avait été abîmé par une maladie vénérienne, le miroir de la chaumière est uniquement constitué de nacre. Avec leur assise en forme de bénitier, les fauteuils épousent les parois arrondies de la pièce. Une porte dérobée débouche sur une garde-robe rectangulaire qui servait de cabinet de toilette. Les boiseries finement peintes sont restées intactes malgré la Révolution, mais les deux automates qui délivraient poudre et parfum pour se refaire une beauté ont été dérobés.
La destinée royale des Bourbon
Autre curiosité à ne rater sous aucun prétexte, la Laiterie de la Reine. Commandée par Louis XVI pour que Marie-Antoinette cesse de qualifier Rambouillet de «crapaudière», elle possède l’allure d’un temple grec. Austère de l’extérieur, cette Laiterie d’agrément se compose de deux salles en marbre aux plafonds richement décorés. Le sculpteur Pierre Julien a créé quatre médaillons représentant la traite d’une vache, la tonte des moutons, la distribution du sel aux chèvres et le barattage du beurre. Présentés dans de la Porcelaine de Sèvres, les produits de la ferme étaient dégustés dans la première salle. Coulant abondamment de la grotte d’où émerge la statue de la nymphe Amalthée, les jets d’eau de la seconde salle servaient à rafraîchir les jarres de lait. Malgré tout, Marie-Antoinette ne vint à Rambouillet qu’à six reprises tandis que son royal époux y chassa sangliers et cerfs 120 fois entre 1784 et 1788, après avoir acquis le domaine et y avoir introduit un troupeau de moutons espagnols, les mérinos, espèce toujours visible à la Bergerie nationale, à un kilomètre de là. Autour, la forêt qui s’étend sur 22.000 hectares, offre 92 km de sentiers pédestres et 60 km de pistes cyclables.
Un château multi-usages
Commencer la promenade par les originales fabriques du parc permet d’aborder le château de manière moins académique. En entrant dans la cour d’honneur, le regard se perd sur un donjon massif en pierres, visuellement différent du reste de l’édifice. Appelée « Tour François 1er », en mémoire de ce roi de France, grand chasseur, qui s’y éteignit le 31 mars 1547, elle est le dernier témoin visible du manoir de plaisance fortifié du XIVe siècle, alors possession de son capitaine des gardes du corps, Jacques d’Angennes,
Château royal délaissé à la Révolution, Rambouillet ressort de l’ombre sous Napoléon 1er, qui laisse son architecte dynamiter l’aile ouest pour agrandir la cour. Les salles sont richement meublées en style Empire et on admire la salle de bains de l’Empereur et ses 14 panneaux divinement peints. Plus tard, le président Giscard d’Estaing vint y chasser et recevoir ses hôtes, comme en témoigne la très belle table dressée pour le repas du G6 de novembre 1975, avec les chefs d’État Aldo Moro et Gerald Ford entre autres : service Pimprenelle (1906) en porcelaine de Sèvres, couverts de la maison Christofle. Des visites guidées en petit comité (15 personnes) mènent aux appartements présidentiels et aux chambres des grands invités de la République.
Cerfs, aigles, faucons
Comme tous les princes, rois, empereur et présidents avant nous, ce sont des cerfs que nous cherchons. Sans peur, majestueux, ils se profilent gracieusement dans la lumière tamisée d’un soleil rasant qui fait étinceler leurs bois. Nul ne les chasse à l’Espace Rambouillet, parc animalier de 250 hectares où daims et chevreuils vadrouillent à leur aise. Dans un amphithéâtre de verdure, des rapaces nous frôlent les cheveux. Chouettes, hiboux, milans, buses, faucons, aigles et même vautours se succèdent, présentés en plein vol par leurs soigneurs, clôturant de la plus somptueuse manière une soirée d’été.
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