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Il convient de rester discret sur la localisation de cette curiosité. S’aventurer dans cette batterie militaire abandonnée, nichée dans une forêt des Yvelines, peut en effet s’avérer réellement dangereux. Pourtant, parfois, des visiteurs clandestins s’y engouffrent, certainement intrigués par l’atmosphère des lieux à la fois fascinante et un peu glauque. Depuis ces décennies, ces boyaux sombres et humides drainent même régulièrement des fêtards, séduits par la discrétion de ce décor iconoclaste.
Construit au XIXe siècle, cet édifice faisait partie d’un ensemble de fortifications conçues pour protéger les abords de Paris. Le bâtiment de 200 mètres de long sur 100 m de large, composé de deux niveaux, s’articulait autour de cinq cours. Utilisé pour stocker des munitions durant la Seconde Guerre mondiale, l’endroit a ensuite été abandonné au tournant des années 1990-2000.
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Des entrées clandestines
Quand l’armée a quitté les lieux, les accès ont été murés et recouverts de terre par l’Office national des forêts (ONF). Des entrées ont été percées depuis. Ces étroites chatières débouchent sur un dédale de couloirs voûtés desservant plusieurs salles.
Certaines d’entre elles ont été aménagées en « squats ». Une pièce abrite notamment un bar composé de palettes en bois et d’une bâche, des tables, des poufs et des bancs. Bouteilles d’alcool, gobelets, shoots et bougies traînent encore sur le comptoir improvisé de ce lieu manifeste de réunion.
D’autres salles présentent des traces d’activité humaine, comme des tables basses taillées à même la pierre ou encore une estrade faite de bric et de broc, d’apparence solide. Des épaves de voitures d’une autre époque gisent également dans ces souterrains.
Des messages revendicatifs sur les murs
Skinhead, punk, communiste, sataniste, grunge… Les nombreux tags tracés sur les murs au fil du temps érigent cette fourmilière en carrefour des courants de pensée philosophiques, politiques et spirituels.
La faucille et le marteau ainsi que des messages revendicatifs sur la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre en 2023, voisinent avec la signature du « GUD » , ex-syndicat étudiant d’ultra-droite, ou encore le pentagramme des adorateurs de Satan. Ce méli-mélo idéologique donne une vague idée de l’atmosphère des soirées organisées ici.
Risque d’asphyxie
Comme un tombeau inviolable, une partie du site a été entièrement comblée. L’ancien fort est par ailleurs très mal ventilé, des puits d’aération ayant été bouchés. Un fin connaisseur des lieux met d’ailleurs en garde sur le risque d’asphyxie dans cet espace confiné. Par endroits, en effet, le taux d’oxygène ambiant descend en dessous du seuil tolérable pour l’être humain.
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