Dès le début des dépouillements, le bulletin d’Aurore Bergé s’est détaché rapidement à Rambouillet (Yvelines) où elle arrive en tête avec 48,81 % des suffrages. Elle s’impose ensuite à l’échelle de la circonscription, confirmant son enracinement dans le territoire semi-rural.
25 868 voix en 2017. 28 169 voix en 2022. 32 048 voix, dimanche soir.
« Le nombre de voix est en progression ! », a clamé Aurore Bergé, la ministre du gouvernement de Gabriel Attal, fière de confirmer son ancrage avec 49,05 % après une triangulaire inédite avec un RN à 32,19 % et un NFP à 18,78 %.
Le RN second, le NFP troisième
Thomas Du Chalard du RN se disait tout de même satisfait : « C’était une réussite de passer au second tour. Vous pouvez compter sur nous aux prochaines élections », a-t-il déclaré en imaginant « des alliances aux municipales ». Entre les deux tours, il s’est même entretenu avec Jean-Frédéric Poisson, ancien député qui avait rejoint Florian Philippot aux Européennes.
Le candidat du Nouveau Front populaire, Cédric Briolais n’a pas réussi lui à bénéficier de l’élan national. Il regrettait le manque de soutien « des partenaires locaux dans cette circonscription », faisant référence à des élus de gauche appelant à voter Aurore Bergé. Mais, il est fier de ne pas s’être désisté : « Le NFP de la circonscription est armé pour combattre les ennemis de notre République laïque sans ne rien concéder à nos adversaires ». Cédric Briolais souligne les bons résultats obtenus « dans les quartiers populaires » et le score de 40,74 % à Coignières.
De nombreux soutiens entre les deux tours
Aurore Bergé de retour à son QG à Rambouillet, après être intervenue sur les plateaux de télévision, analysait ainsi, dimanche soir :
« J’ai été face au RN et un candidat LFI. Car je fais différence entre la gauche et LFI ! La France insoumise qui avait décidé pour moi un traitement de faveur en se maintenant au second tour pour essayer de me faire trébucher ! Au moins, cela me permet de gagner dans la clarté face aux extrêmes ».
Elle a remercié les soutiens du second tour : les maires comme ceux de Coignières et de Maurepas. Des élus d’un autre bord comme Gérard Larcher et Anne Cabrit, ancienne adversaire LR, de l’avoir soutenue au second tour face aux candidats RN et LFI. « Ils l’ont fait dans une clarté de valeurs. Ma candidature a été une candidature de rassemblement », a martelé la ministre.
Elle s’est dite satisfaite de l’échec du RN et a dit son opposition à Jean-Luc Mélenchon : « Personne ne souhaite qu’il soit Premier ministre. Ce n’est pas ce qui permettra l’apaisement du pays et les rassemblements »
« Je crois que les Français veulent du calme, de l’apaisement. C’est peut-être pourquoi, ils ont choisi ma candidature. Ils ont vu comment je travaillais depuis 7 ans, sans aucun sectarisme, avec tous les maires, les associations, les chefs d’entreprise, ceux et celles qui attendent d’avoir un député qui soit au boulot et sur le terrain et c’est comme ça que je souhaite continuer à travailler. »
Pour elle, sa victoire est la suite logique « du lien de confiance créé avec les habitants du Sud-Yvelines au fil des années ».
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Compromis sans compromission
Son action nationale sera moins clémente :
« Je ne peux pas totalement vous décrire quel sera le jour d’après, mais j’y prendrai ma part. Il y a beaucoup d’incertitudes. Maintenant s’ouvre un troisième tour à l’Assemblée nationale. C’est un moment charnière pour notre pays, pour l’Assemblée nationale et l’histoire démocratique de notre pays ».
Pour elle, des alliances sont possibles, mais « des compromis sans compromissions dans les projets. Il ne faut pas se dédire au risque de créer la confusion. Pas de coalition qui crée la confusion. Si c’est un projet et pas autre chose comme dit Jean-Luc Mélenchon, ça ne peut pas fonctionner. Je ne peux pas signer pour un projet qui augmenterait les impôts des Français, abolirait le travail que nous avons fait. Il y a des sujets importants pour les Français qui sont le pouvoir d’achat, les enjeux de sécurité, Les enjeux du renouveau démocratique, et de la transition énergétique si importante dans notre territoire. ».
« Ne jamais trahir mes valeurs »
À l’Assemblée nationale, dans une majorité avec des alliances ? « à partir d’un bloc central », suggère-t-elle, au gouvernement ? dans l’opposition ? Aurore Bergé ne sait pas encore où elle se positionnera. Une chose est sûre, elle met en avant les limites des alliances :
« Je ne trahirai pas mes convictions, mes valeurs. Ce serait sinon trahir mes électeurs. »
« Je suis déjà honorée si je dois redevenir simple parlementaire. Ce qui est important au final est la clarté de ses valeurs ».
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