14 000 ha de forêt publique sur un massif de 22 000 ha. 70 kilomètres de pistes cyclables et 11 millions de visiteurs chaque année. La forêt domaniale de Rambouillet (Yvelines) est la 6eplus grande de France. Elle est de plus en plus fréquentée pour son aspect sauvage qui transporte hors du temps.
30 000 m3 exploités
Dans ce massif, les agents de l’ONF (Office nationale des forêts) veillent à la fois à l’accueil du public, à la gestion forestière avec plus de 30 000 m3 de bois exploités et à la protection de la biodiversité.
La coupe du bois est là pour répondre à la demande économique et la volonté d’avoir une forêt variée en essences et en milieux, pour maintenir cette biodiversité. Un impératif que l’ONF atteint à travers un plan de gestion élaboré sur plusieurs décennies…
Pour y arriver, des espaces sont protégés « sans être mis sous cloche », indique l’ONF. À travers différents dispositifs qui ont fait l’objet d’arrêtés ministériels ces dernières années.
Les îlots de vieillissement
« Ainsi, 15 % du massif de Rambouillet a un statut écologique et environnemental particulier à travers les réserves biologiques dirigées ou intégrales et les îlots de sénescence ou les îlots de vieillissement », souligne Pierre-Emmmanuel Savatte, directeur de l’agence Île-de-France Ouest de l’ONF.
« Dans les îlots de vieillissement, on pousse le bois jusqu’à son maximum. Dans la réserve dirigée, 1150 ha ici, nous intervenons pour conserver le milieu important pour la flore et la faune. »
« Dans les réserves intégrales, 204 ha sur deux sites en forêt de Rambouillet, la forêt est laissée en état, sans sylviculture. Il en est de même dans ce qu’on appelle les îlots de sénescence où les vieux arbres sont conservés jusqu’à leur effondrement », détaille le directeur qui révèle une « véritable stratégie » de l’ONF.
« Ici, la dernière coupe remonte à 60 ans »
Le bois des Epars entre Saint-Léger-en-Yvelines et Gambaiseuil est un exemple avec ses 399 ha de réserve biologique dirigés d’un seul tenant. Un royaume où Laurent Tillon, biologiste expérimente plusieurs études.
« Ici, la dernière coupe d’arbres remonte à 60 ans. La réserve a une fonction de représentativité. C’est un moyen de voir comment la nature évolue, aussi bien les essences d’arbres que les amphibiens, les reptiles et les insectes », commente Laurent Tillon, le Monsieur biodiversité à l’échelle nationale pour l’ONF, à la tête d’importants programmes de surveillances avec un réseau de naturalistes.
Les forestiers étudient à la fois la libre évolution des habitats forestiers et les espèces qui peuvent être associées : les chauves-souris, les insectes saprophiliques (qui se nourrissent de bois), les champignons et les plantes. Laurent Tillon veut comprendre les liens entre les petits mammifères et la production de fruits forestiers, comme pour les glands et les rongeurs. Le suivi des oiseaux, des reptiles et des amphibiens est pour sa part encadré par le Muséum d’histoire naturelle et des sociétés naturalistes.
« On participe au programme de 10 000 points d’écoute. Nous comparons les données entre les zones non exploitées et en gestion pour voir l’impact de la gestion forestière. »
Actuellement, sur la zone humide, des relevés sont faits pour étudier l’impact du changement climatique sur les amphibiens. « Il y a une telle incertitude sur les variations de pluviométries que les périodes de reproductions sont altérées. On a vu ces derniers jours des tritons sortir de l’œuf alors qu’il devait être en juin à son stade final d’évolution », a constaté le scientifique. Les libellules dont certaines rares sont revenues avec cette année favorable.
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Pour les vieux arbres, les nombreuses cavités ont fait revenir la population de chauves-souris qui se nourrissent d’insectes menaçants les arbres comme les hannetons. « 17 espèces de chauves-souris ont été recensées et nous avons en forêt de Rambouillet les 21 espèces d’Île-de-France ».
Les reptiles comme la coronelle lisse sont aperçus à travers des dispositifs mis en place par Laurent Tillon.
L’engoulevent est bien présent chaque été dans les landes du sud des Yvelines depuis que les forestiers ont préservé un milieu ouvert suite à la Tempête de 1999 !
Un arbre bio par 3 ha
Ailleurs dans la forêt, les forestiers ont fait un autre choix : « Ici, la tempête a couché 2 arbres sur 3. On a décidé d’en faire ici un îlot de sénescence qui fait le relais avec la réserve biologique et assure une continuité d’habitat pour les espèces ».
La stratégie de maintien de la biodiversité est aussi encouragée à l’échelle des 14 000 ha avec les fameux arbres bios :
« Un arbre tous les 3 ha sélectionné par les forestiers lors du martelage marqué d’un triangle inversé. »
« Ce sont des arbres qui ont subi une attaque de champignons et d’insectes donc moins intéressants pour les ébénistes ou les scieries mais ils vont créer un milieu favorable à un cortège d’espèces », précise-t-il. Insectes qui vont nourrir oiseaux, chauves-souris. Les cavités qui seront des habitats pour des pics ou des petits mammifères.
Les impératifs de vente
« Cela s’emboîte avec les impératifs de l’exploitation », démontrent les forestiers. Ainsi, les arbres bios de moindre valeur à la vente sont conservés au milieu d’une forêt exploitée de beaux arbres.
« Le meilleur moment pour l’exploitation de ces arbres est la fin août, début septembre, après la dernière lune. Quand le chêne arrête sa montée de sève et va mieux se conserver », confie Caroline Bierinx, responsable de l’unité territoriale de Rambouillet devant un chêne de qualité qui peut être vendu entre 200 et 300€/m3 contre d’autres arbres revendus en bois d’énergie à 15€/m3.
Ainsi, la rentabilité économique et le souci de la biodiversité cohabitent dans une même forêt domaniale.
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