Le Français de 21 ans rejoint en finale le champion paralympique en titre Laurens Devos après sa victoire contre Ma Lin.
Lucas Didier n’est plus qu’à une marche de l’or, ce qui lui permettrait de faire aussi bien que son frère Ugo, champion paralympique… dans le bassin de La Défense Arena quelques jours plus tôt. Comme quoi, si le sport est une histoire de famille, il est possible aussi de briller dans deux disciplines différentes puisque Lucas Didier, lui, excelle avec une raquette en main et une petite balle blanche. Ce samedi matin, dans une Arena Paris Sud chauffée à blanc et pleine à craquer, le Français de 21 ans a réalisé un exploit en dominant l’Australien Ma Lin, le numéro 2 mondial dans sa catégorie des MS9 (il souffre de la même pathologie que son nageur de frère, à savoir de pieds bots et d’une instabilité au niveau des genoux).
Pourtant, il y a deux ans, le natif du Chesnay, dans les Yvelines, n’était pas loin de ranger au placard sa raquette définitivement. «S’il y a deux ans on m’avait dit que je serais aux Jeux et que je monterais sur le podium, j’aurais signé tous les jours, mais je n’y croyais pas du tout honnêtement», confiait-il. «Je n’arrivais plus à prendre du plaisir à la table. Je me prenais trop la tête avec l’aspect compétition et le stress l’emportait sur tout le reste. J’avais perdu de vue l’essentiel, que tout part du plaisir ressenti. Si le plaisir est là, la performance l’est souvent aussi et il a fallu que je réenclenche tout ça en m’entourant des personnes que j’aime.»
Du plaisir, Lucas Didier en a pris énormément lors de cette demi-finale, avec un niveau de jeu impressionnant. D’abord nettement dominé par son adversaire (1-7), le Français passait tout près du hold-up en revenant à hauteur et en se procurant une balle de set à 10-9. Mais Ma Lin l’écartait avant de remporter ce premier acte (10-12). Cela ne déstabilisait pas Didier qui revenait de suite à hauteur (11-9). Le troisième set, en revanche, marquait un petit coup de mou pour le pongiste hexagonal, dominé 11 points à 7. La manche suivante, elle, était la plus intense. Didier voyait deux balles de set lui échapper à 10-8 mais la troisième était la bonne (12-10).
Direction un ultime set particulièrement indécis. Heureusement, le Français, sur un nuage, l’entamait avec le pied au plancher pour creuser l’écart (6-2). L’Australien ne s’en laissait pas conter et se rapprochait (8-6) mais à sa seconde balle de match, Lucas Didier pliait l’affaire (11-8) et il pouvait lever les bras en vainqueur, sous l’ovation méritée du public. À 17h ce samedi, il tentera de détrôner le champion en titre, le Belge Laurens Devos. Avec dans un coin de sa tête de ramener un peu plus d’or à la maison et égaler son frère Ugo. «Durant ces Jeux, nous étions comme à la maison», assure-t-il. «On se chamaille, on se taquine, mais sans jamais parler de sport. Heureusement que j’ai obtenu cette médaille en revanche sinon j’aurais été jaloux. Cela m’aurait saoulé de voir les siennes tout le temps et moi, rien.»
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