Depuis sa défaite aux élections législatives, Bruno Millienne, l’ex-député (MoDem) de la neuvième circonscription des Yvelines, renoue pour le moment avec une vie normale, loin des ors de la République, des débats enflammés et des réunions jusqu’à pas d’heure.

Tout juste rentré de vacances passées dans le sud de la France, nous l’avons rencontré à une terrasse de Maule, au cœur de son ancien fief, où il aura siégé un mandat et demi. Sa carrière de parlementaire a été stoppée net par la dissolution surprise de l’Assemblée nationale début juin 2024. Troisième à l’issue du premier tour des législatives, le 30 juin, il s’était désisté au profit de la socialiste Dieynaba Diop, qui a triomphé face au candidat d’extrême droite Laurent Morin (RN).

Un retour comme élu municipal ?

L’ex-élu centriste a-t-il tourné la page de la politique et sur ses sept ans passés au Palais Bourbon ? « Pas du tout, répond-il du tac au tac. J’envisage de reprendre un mandat municipal ou même d’œuvrer en coulisses. »

Cette parenthèse dans sa vie devrait en effet être de courte durée. Infatigable, le sexagénaire, ancien cadre de M6, ne se voit pas tout de suite couler une retraite paisible. Parmi ses projets, il cherche à devenir chroniqueur sur une chaîne d’information, « hors CNews » trop populiste à ses yeux.

« Je connais le système de l’intérieur. Les invités ne pourront pas me la faire à l’envers », affirme-t-il, fort de son expérience de parlementaire. Sans mandat, il est d’ailleurs toujours coutumier des plateaux, comme ce dimanche 25 août par exemple, où il réagissait à l’actualité sur BFM.

« Un discours indigeste »

Par ailleurs, il est en train de déposer les statuts de sa société de conseils spécialisée dans les affaires publiques, la transition écologique, ainsi que dans la formation à la prise de parole. Un domaine, selon lui, où il y a fort à faire.

« La plupart, quel que soit le bord politique, sont très mauvais. Ils ne font que débiter des éléments de langage et ne savent pas parler avec sincérité, humilité et empathie. Ils servent un discours indigeste. »

Passe d’armes avec Benjamin Lucas sur X

Le centriste, qui n’a ressenti « aucune émotion » le soir de la défaite mais reconnaît avoir pleuré le lendemain à la lecture de « centaines » de messages de sympathie, est toujours très actif sur les réseaux sociaux. Pas un jour ne passe ou presque sans qu’il publie du contenu sur X. Le 23 août, il a même ferraillé avec Benjamin Lucas (NFP), député réélu sur la huitième circonscription des Yvelines, au sujet de la nomination du Premier ministre.

« Peux-tu nous rappeler combien de motions de censure toi et tes amis vous avez déposé et voté entre 2022 et 2024 ? », a-t-il écrit à destination du parlementaire de gauche, en réponse à un tweet sur l’éventuelle censure d’un gouvernement avec des membres de LFI. « Ça a fait plus de 200 000 vues ça, lâche-t-il, satisfait. Paradoxalement, ça fonctionne mieux maintenant que je ne suis plus élu. »

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