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Diplômée de l’institut du patrimoine, Cecilia Aguirre est restauratrice du patrimoine textile. Musée de Cluny, Quai Branly, musée des arts décoratifs, section mode ou encore Palais Galliera font partie des institutions avec lesquelles la professionnelle collabore. « J’ai travaillé pendant longtemps pour le château de Versailles », glisse Cecilia Aguirre, restauratrice du patrimoine depuis 2000. Cette dernière est installée dans le Sud-Yvelines.
Restaurer avant d’exposer
Lorsque Cecilia Aguirre intervient, cela signifie qu’une exposition se prépare. La restauratrice travaille actuellement sur une pièce appartenant à la maison Pierre Loti à Rochefort (Charente-Maritime). Son intervention comporte la consolidation du tissu qui se doit d’être « la plus discrète possible » et nécessite des coutures et pigments.
« On ne ment pas sur l’état de l’objet, on s’adapte. C’est important pour le valoriser et le garder identique. On le laisse dans son jus historique », pointe Cecilia.
« Quand j’ai commencé dans le métier, on n’utilisait pas de teintures naturelles. Or, avant le XIXe siècle, on retrouve des teintures naturelles. »
Le développement des colorants de synthèse, entre autres, a permis aux vêtements de se vendre bien moins chers qu’avant le XIXe siècle. Le rouge comptait parmi les couleurs onéreuses, car exigeante à produire.
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Découverte des colorants végétaux
« J’ai une attirance vers la nature et la couleur, j’ai décidé de travailler la couleur végétale. J’ai mis au point une méthodologie pour utiliser les colorants naturels comme ceux de synthèse. Pour cela, j’ai été aidée par le laboratoire des Monuments historiques », explique Cecilia Aguirre. Ainsi, la restauratrice possède un catalogue de colorants naturels. « J’en utilise depuis 2012 pour la restauration. Et je forme aussi des restaurateurs du patrimoine, des personnes qui travaillent dans la mode ou encore la décoration. Pour plus de précision, je travaille avec des extraits de plantes », souligne-t-elle.
Mais Cecilia a voulu aller plus loin. Elle a créé la microferme des Lilas à Longvilliers en 2017.
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Une AMAP de plantes tinctoriales
« Avec cette ferme, je voulais montrer que dans la nature, on trouve des couleurs. C’est quelque chose de précieux, à utiliser avec parcimonie. »
L’installation, autofinancée, de celle qui est aussi agricultrice s’est faite progressivement entre 2015 et 2017. « Depuis 2020, je suis capable de produire et vendre », glisse Cecilia.
Les semis commencent dès avril et les premières récoltes en juin. Vient alors le temps du séchage et de la transformation.
Pour commercialiser sa production, elle a créé une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). « Un petit challenge. Les adhésions se font au printemps pour un nombre et un type de panier. Les gens suivent le cycle de la nature. Ce qui me plaît, c’est le volet pédagogique, avoir des consommateurs qui sont aussi acteurs et investis dans la production », détaille l’Yvelinoise.
Une Amap qui a séduit des particuliers comme des professionnels qu’ils soient en Île-de-France, en région ou encore en Belgique. Très attachée au cycle de la nature, Cecilia travaille en bio. Elle cultive la garance pour le rouge, la persicaire à indigo et le pastel du teinturier pour le bleu ou encore le réséda pour le jaune.
Pour compléter son travail autour des plantes, Cecilia s’est formée à l’herboristerie il y a deux ans. Elle propose ainsi des macéras en extraits mais aussi des tisanes. Des produits que Cecilia Aguirre présentera sur les marchés de Noël.
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