Une semaine après la tempête Kirk qui a causé des inondations monstres, notamment en Île-de-France, le sud des Yvelines a de nouveau les pieds dans l’eau. L’Yvette, sous-affluent de la Seine, a une nouvelle fois débordé après un nouvel épisode de fortes pluies hier jeudi 17 octobre. Cette fois la crue a été moins importante, mais les habitants déjà sinistrés la semaine dernière sont découragés et très fatigués.
C’est notamment le cas à Saint-Rémy-lès-Chevreuse où, comme dix jours auparavant, seule la partie basse de la ville a été touchée. Dans les maisons les plus proches de l’Yvette, les jardins se sont transformés en véritables étangs où flottent du mobilier et des jouets d’enfants. À sa fenêtre à l’étage, une saint-rémoise a les larmes aux yeux. « Je ne veux pas descendre, je ne veux pas voir ça, soupire-t-elle. Je n’en peux plus. »
Les habitants emploient le système D
Son fils, Jonathan est venu l’aider. Il a emprunté une pompe motorisée dans l’hôpital dans lequel il travaille et il l’a branchée dans le garage de ses parents, où l’eau baisse lentement. « On a essayé de protéger l’intérieur de la maison cette nuit avec des sacs qui gonflent automatiquement au contact de l’eau, explique-t-il. Mais au bout d’un moment, l’eau a commencé à passer au-dessus, ça arrivait des deux côtés, on ne pouvait plus rien faire … » Jonathan et ses parents restent vigilants car l’Yvette, au bout de la rue, est encore très haute.
L’électricité a été coupée dans le centre-ville parce qu’un transformateur électrique a été touché par les inondations. L’un des boulangers a tout de même pu cuire quelques baguettes et viennoiseries, que l’un des employés, Nidal, vend directement aux clients dans la rue. Pour les habitants, c’est le système D, comme pour Laure, son mari Martial et leur fille de deux mois. « Je me suis fabriqué des bottes avec des chaussures imperméables et du cellophane, détaille la jeune maman. On est au deuxième donc ça va, c’est juste pour sortir qu’on galère. Et puis c’est difficile avec la petite : par exemple là on doit aller chez le pédiatre pour ses vaccins … »
« On se demande, à long terme, si on va rester ici »
Un peu plus loin, dans la rue des Ecoles qui a été complètement inondée, Marine sort péniblement de chez elle, crocs en plastique aux pieds et jogging remonté jusqu’aux genoux. « Ca fait vraiment beaucoup, franchement on n’en peut plus, confie-t-elle. C’est vrai qu’on se demande si, à long terme, on va rester ici parce que si c’est pour avoir ça tous les hivers … » Dans l’immédiat, Marine va devoir trouver une solution de garde pour ses enfants, car leur école a elle aussi été inondée.
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