Dans deux villages entre Toulouse et Montauban, dans le Tarn près de Gaillac ou sur le plateau du Larzac, ces albums racontent le Sud de la fin du XXe siècle.
Le rugby émancipateur
Après la vie des pionniers dans le grand nord canadien, JeanLouis Tripp s’attaque à la vie dans deux villages du Sud de la France. Des cités voisines, simplement séparées par un pont qui enjambe le fleuve. Nous sommes d’un côté à Larroque-sur-Garonne, de l’autre à Castelnau-sur-Garonne, pas loin de Montauban. Tripp connaît parfaitement la région. Il y a vécu enfant et n’a pas quitté ce Sud ensoleillé et fou de rugby puisqu’il réside désormais dans les Corbières audoises.
La série Les vents ovales, prévue en trois tomes, ambitionne de raconter les événements de mai 68 mais depuis cette province si éloignée des barricades parisiennes. Simple scénariste sur le projet, il a reçu le renfort d’Aude Mermilliod à l’écriture et le travail graphique est assuré par Horne.
La première partie suit la vie quotidienne, de mai à septembre 1967, de deux copines, Yveline et Monique. La première, en couverture du premier tome avec un ballon de rugby dans les mains, est la plus jeune. À peine 18 ans, lycéenne, elle va passer son bac. L’obtenir avec la mention Très Bien et commencer ses études universitaires à Paris. La seconde, 21 ans, après un cursus au CREPS, va devenir prof de sport… à Béthune.
Deux jeunes femmes de la fin des années 60, entre envie de s’émanciper et pression sociale de leurs origines. Yveline, fille de paysan, fiancée à un gars du coin, voudrait tant s’extraire de son milieu, s’affirmer. Même envie du côté de Monique, fille du directeur de l’usine de briques, fille à papa surprotégée. Le dernier qu’elles passent ensemble est raconté avec finesse et délicatesse par un trio qui prend le temps de camper les personnages, l’ambiance et l’importance du rugby dans ces deux villages rivaux.
Un rugby émancipateur pour nombre de jeunes. Un sport collectif qui ne galvaude pas l’adjectif. C’est cette partie qui fera vibrer les sudistes amateurs de ballon ovale. Même si le premier public ciblé de la série semble être les femmes, libérées ou à libérer.
Le magot de Mémé
Le Tarn est un affluent de la Garonne. Un département aussi, décor du roman graphique Le gigot du dimanche écrit par Philippe Pelaez et dessiné par Espé. Une histoire de famille, la famille du scénariste Philippe Pelaez qui joue un rôle essentiel dans le récit en répondant au surnom si mignon de Pilou.
Pilou adore les dimanches où tout le monde mange chez Mémé, un gigot bourré d’ail après des bouchées à la reine à la cervelle. Frères, oncles, cousins, tous se disputent et après ils vont au stade voir l’équipe locale de rugby maltraiter les voisins puis au loto-quine où le gros lot est un cochon. Vivant le cochon.
Pilou à 11 ans, on est en 1981 et sa maman, qui a voté Mitterrand, crie sur son tonton, l’assureur, gaulliste, mauvais perdant, persuadé que les chars russes vont défiler sur le Champs-Élysées le 14-Juillet. Une famille dysfonctionnelle qui retrouve de l’unité dès que Mémé va à la cuisine. Ils tentent tous de savoir où elle a pu planquer son magot, des Louis d’or devenus aussi légendaires qu’invisibles.
Tout semble vrai dans cette histoire. À part le fameux magot. Philippe Pelaez reconnaît qu’il s’est un peu inspiré de sa famille, mais que le seul dont il est certain d’avoir respecté les pensées et agissements, c’est lui-même. On rit beaucoup aux multiples péripéties autour du magot mais aussi de la découverte de la vie par Pilou, un petit gros un peu naïf qui n’a pas son pareil pour mettre les pieds dans le plat… de gigot.
Larzac, terre de résistance
Le Sud n’a jamais aimé les décisions imposées par le Nord, encore moins quand cela vient de Partis, la capitale si prétentieuse. En 1972, le Larzac, plateau caillouteux couvert de brebis à cheval sur l’Hérault et l’Aveyron, entre en résistance. Le gouvernement a décidé d’agrandir le camp militaire expropriant de fait des centaines de familles de paysans. L’occitan va résonner dans toute la France avec ce cri de ralliement, de fierté de résistance : « Gardarem lo Larzac ! »
Première ZAD (zone à défendre) de l’Histoire de France, ce mouvement va durer des années et donner l’occasion à deux auteurs se signer un gros album de près de 180 pages. Pierre-Marie Terral, agrégé et docteur en histoire contemporaine s’est spécialisé dans l’étude de cette lutte paysanne exemplaire qui reste encore très présente dans les mémoires des Français. Sébastien Verdier, dessinateur qui a beaucoup travaillé avec Pierre Christin, recrée les ambiances de l’époque dans des planches en noir et blanc très réalistes.
Des chapitres entrecoupés de photos d’époque ou de dessins parus au moment des événements dont une BD-reportage de Cabu. Un ouvrage pour ne pas oublier que toute lutte, si elle est juste, peut être victorieuse. Signataire de la préface, ce n’est certainement pas José Bové qui peut prétendre le contraire.
« Les vents ovales » (tome 1), Dupuis Aire Libre, 136 pages, 26 €
« Le gigot du dimanche », Bamboo Grand Angle, 72 pages, 16,90 €
« Larzac, histoire d’une résistance paysanne », Dargaud, 176 pages, 23,50 €
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