Ces dernières semaines, la météo en dents de scie a compliqué les travaux agricoles dans les Yvelines. « Le foin a pris du retard. D’ordinaire à la mi-juillet tout est fini, mais là, je continue entre les jours de pluie », constate Gaëtan Léonoff, agriculteur à Sonchamp (Yvelines) qui fauche et presse les ballots de foin.
Les foins continuent hors saison
Même constat pour Mathieu Laleman du domaine équestre de la Petite Hogue à Auffargis (Yvelines) : « Normalement dès la mi-mai et en juin, c’est la campagne des foins. Or, là, nous y sommes encore à la fin juillet ! » s’étonne Mathieu.
Issu d’une famille d’agriculteurs normands, il s’est mis à son compte depuis 3 ans pour se spécialiser dans le fourrage et la paille, essentiellement pour les animaux. L’enjeu est important pour Mathieu comme Gaëtan qui travaillent aussi dans des écuries. C’est toute la nourriture et sa qualité qui dépendent de leur travail.
« La consommation de l’année pour les chevaux et les animaux se joue en 3 semaines ! »
À lire aussi
À 23 ans, Gaëtan, membre des JA (Jeunes agriculteurs) du canton de la région de Rambouillet, garde le rythme aux commandes de son tracteur derrière lequel est attelée une faucheuse.
Des périodes de travail très courtes entre les pluies
D’année en année, pour le spécialiste du foin, « il faut être de plus en plus courageux car les périodes où on peut travailler sont très courtes. Il faut éviter que cela grille sur pied ou que l’herbe reste humide trop de temps au risque de perdre sa qualité. Je recherche le moment avant l’égrainage, lorsque l’épi commence à se faire de manière à avoir un foin avec une bonne qualité nutritive. Autrement, l’éleveur sera obligé d’ajouter des compléments à l’alimentation si le foin n’a pas sa haute qualité nutritive », détaille Gaëtan.
Pour Mathieu à Auffargis : « Mon fourrage des champs de la ferme de la Hogue est réputé pour sa richesse nutritive en glucose, mais avec le temps et les difficultés de le récolter, il faut aller chercher la qualité plus attentivement. Rechercher la partie encore verte davantage dans le pied car après le 20 juillet, la tige devient pailleuse », étudie l’agriculteur en passant sa main dans les herbes fauchées et qu’il laisse sécher :
« C’est le fanage. L’herbe est retournée et aérée. Cette année, nous devons passer la machine 2 à 3 fois pour s’assurer d’avoir le moins d’humidité possible. »
Combat contre l’humidité
Ainsi, faire du fourrage s’apparente à un combat contre l’humidité après chaque jour de pluie, cet été.
« Quand le taux d’humidité a baissé de 75 à 20 %, on peut alors intervenir quand le fanage se fait… on andaine ensuite (aligner le foin fauché en rangée pour séchage par le soleil : Ndlr) pour ramasser le foin », souligne Gaëtan. Une machine autour d’un axe fixe remue puis repasse pour créer des bandes uniformes qui vont devenir du fourrage.
Pour les chevaux allergiques !
Pour les chevaux qui ont des allergies à la poussière, Mathieu Laleman va réaliser des ballots particuliers : « On dit un enrubannage emphysémateux pour les chevaux allergique avec un taux d’humidité plus important, de 25 % quand les traditionnels sont à 15 % pour éviter le développement de la poussière. Cela demande beaucoup d’attention. c’est pourquoi, je commence mi-mai par ce type de fourrage », détaille-t-il.
Après le pressage contrôler le ballot
L’étape finale est le pressage pour modeler les bottes.
« Dès que le bip retentit, je lance le film », montre Mathieu, avant que la roue de fourrage ne sorte à l’arrière de la machine. Soit les rondes modelées en round-baller de 250 kg, soit les bottes carrées de 150 kg.
« Les formats ronds permettent aux éleveurs de les faire rouler. Les plus légers, de pouvoir les transporter plus facilement. »
Mais l’attention de l’agriculteur d’Auffargis ne s’arrête pas là : « Je dois mesurer ensuite le taux d’humidité et éviter la formation de bactérie dans la botte », précise Mathieu.
« Le ballot jette son feu »
Le risque est que le foin soit affecté et pourrisse si le taux n’est pas contrôlé. Dans les premières semaines, il sera aussi vigilant à l’odeur : « On dit que le ballot jette son feu. On saura à l’odeur s’il est susceptible de chauffer à l’intérieur et donc de ne pas être bon à la consommation », résume Mathieu.
Chaque saison, son équipe fait entre 850 et 1000 tonnes de fourrages et de paille pour alimenter l’exploitation où il travaille et le reste pour d’autres centres équestres.
À lire aussi
Des bottes rondes ou carrées adaptées
À Sonchamp, Gaëtan vérifie aussi pendant plusieurs jours la qualité des fourrages. « J’ai une dizaine d’écuries partenaires de la région de Rambouillet et de Chevreuse pour qui je fais des bottes adaptées, carrées, faciles à déplacer dans la ferme pour nourrir majoritairement les chevaux. »
Les besoins pour les chevaux sont d’environ 10 kg de foin par jour et par animal. « Pour une ferme comme celle de mes parents à Sonchamp avec une quarantaine de chevaux, c’est 400 kg de foin par jour ».
Derrière les ballots qui parsèment les champs et font partie des paysages, se joue la saison d’hiver pour les éleveurs.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.
Ce site vous produit ce texte au sujet du sud du département des Yvelines. Le but de voirenimages.net étant de rassembler en ligne des données sur le sujet de puis les diffuser en essayant de répondre du mieux possible aux interrogations que tout le monde se pose. Cet article se veut reconstitué de la façon la plus correcte que possible. Si jamais vous projetez d’apporter quelques précisions autour du territoire du Sud des Yvelines, vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Dans les prochaines heures on rendra accessibles à tout le monde d’autres annonces autour du sud des Yvelines. Alors, consultez régulièrement notre blog.