Alors qu’un médecin généraliste de Rambouillet s’apprête à partir à la retraite, ce sont « 1.500 à 2.000 patients supplémentaires qui n’auront plus de médecin d’un seul coup », s’inquiète Michel Espinat, membre du collectif hôpital santé publique Sud-Yvelines. Au total, selon le collectif, « 10.000 patients n’ont plus de médecin dans le territoire du Sud-Yvelines ».

Une situation qui pousse une nouvelle fois le collectif à remettre sur la table des négociations sa proposition de création d’un centre public de santé accessible à la patientèle sud-yvelinoise.

« Les gens sont très inquiets »

« La création d’un centre de santé public avec des médecins salariés, demande portée par notre collectif, soutenue par près de 3.000 personnes, contribuerait à résoudre cet épineux problème pour des milliers d’habitants », justifie le collectif.

« Nous sommes allés distribuer notre tract à la sortie du magasin Leclerc et nous avons pu constater que c’était un problème très important, les gens sont très inquiets. Nous voulons donc appeler à ce que les collectivités territoriales prennent l’affaire en main pour aider la population à avoir accès à un médecin généraliste. »

Malgré un contexte tendu d’accès aux soins dans le Sud-Yvelines, le collectif se félicite de certaines avancées positives, notamment en ce qui concerne l’hôpital de Rambouillet. « Nous avons récemment rencontré le nouveau directeur de l’hôpital [Jérôme Sontag, NDLR] et nous lui avons affirmé notre volonté d’agir pour que notre hôpital se développe et se modernise afin qu’il réponde au mieux aux besoins des habitants de notre territoire », développe Michel Espinat.

Alors que l’ARS a récemment officialisé le versement d’une enveloppe de 13 M€ afin de sécuriser l’hôpital, le collectif hôpital santé publique Sud-Yvelines salue cette initiative : « Nous nous félicitons pour cette nouvelle, puisqu’à l’époque, en 2018, nous avions réclamé une enveloppe exceptionnelle de 10 M€. Cela vient un peu plus tard, mais le montant est un peu plus important, donc nous n’en sommes que plus heureux. »

« La modernisation des urgences, qui est tout à fait indispensable avec une séparation des urgences pédiatriques, l’augmentation du nombre de lits de 26 à 40 en médecine pour désengorger les urgences… Tout cela, ce sont de bonnes mesures », se réjouit Michel Espinat.

Financiarisation de la santé

Enfin, le collectif organise, jeudi 12 juin à l’issue de son assemblée générale, un débat public sur le thème de la financiarisation de la santé. « C’est une thématique préoccupante qui nous concerne dans le secteur, puisque des fonds de pension investissent dans la santé, y compris dans la santé publique et cela concerne plusieurs domaines : l’imagerie médicale, la biologie médicale, la pharmacie ou encore les centres de santé », énumère Michel Espinat.

« Cette logique de recherche du profit maximal, elle heurte rapidement l’indépendance des professionnels de santé, qui doivent, en conscience, déterminer la pertinence d’actes médicaux dans le seul intérêt des patients et non pas dans celui des groupes financiers. »

Afin d’en discuter plus longuement et d’informer les intéressés, le collectif hôpital santé publique Sud-Yvelines a ainsi convié Victor Duchesne, docteur en économie de la santé, auteur d’une thèse sur le sujet.

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